La plantation des rosiers Editorial

La plantation des rosiers

c’est maintenant

La diffusion des rosiers en conteneurs dans les jardineries met à mal la commercialisation traditionnelle de rosiers à racines nues. Pourtant la plantation de ces rosiers en période de dormance reste le meilleur moyen d’assurer leur reprise.

Arrachés à l’automne et stockés en chambre froide, les jeunes rosiers à racines nues sont légers, faciles à emballer, et ne coûtent pas très cher en transport. Ainsi, la production de l’année du rosiériste, inscrite à son catalogue avec son lot de nouveautés, trouvait autrefois son principal débouché au cours de la morte saison. Et les rosiers plantés dans des sols, où même dans les régions les plus méridionales un bonne humidité est garantie, n’avaient aucun mal à s’installer, l’enracinement étant stimulé par un bon pralinage des racines.
À l’approche du printemps, les rosiers restants étaient sobrement emballés sous filet dans un peu de terreau ou rempotés pour être diffusés sur les marchés et les fêtes des plantes de printemps.
Aujourd’hui, la rose n’a rien perdu de son attrait, mais beaucoup de jardiniers ne savent plus se fier à un descriptif sur catalogue, à une illustration sur un site internet pour se projeter dans la mise en place hivernale d’un massif ou de quelques sujets remarquables. Les jardineries ont largement contribué depuis trente ans à la diffusion – à contre-temps de leur plantation traditionnelle – de rosiers partiellement ou pleinement fleuris, maintenus pour quelques mois en conteneurs. Leur succès auprès d’un public adepte du coup de cœur, ce fameux achat d’impulsion des commerciaux, a progressivement décalé l’ensemble du marché du rosier, dont la vente est de plus en plus tardive. Au moment des Journées de la Rose à l’abbaye de Chaalis en juin, il ne devrait normalement plus y avoir un seul rosier viable à vendre. Or, beaucoup de producteurs et tous les nombreux marchands de rosiers proposent des étals débordant de couleurs, avec des rosiers pleinement fleuris, à des visiteurs pas toujours au fait de la biologie singulière de la plante. Sevrés en plein été de leur alimentation d’engrais dilués dans l’eau d’arrosage, transplantés d’un lit de terreau léger à la pleine terre d’un jardin ayant à subir les périodes de sécheresse estivale, les rosiers ne restent pas fleuris longtemps. Au mieux, il s’adapteront à leur nouveau biotope au cours de leur dormance estivale, fleurissant peu à l’automne suivant. Au pire, il ne se remettront pas d’une transition trop brutale entre leur production industrielle et la réalité d’un jardin.
Et ce qui était devenu un moyen utile de prolonger la saison d’exploitation d’une production annuelle de rosiers devient ainsi un passage obligé pour les rosiéristes, avec une inflation des coûts de production (rempotage, terreau, engrais, arrosage) et de transport, qui ne peut pas toujours être facilement répercutée sur le prix de vente au catalogue.



Plantons la rose
Si vous aimez les roses, la période est idéale pour redécouvrir les classiques des roses anciennes, les grands succès de la rose moderne, les nouveautés des hybrideurs français. Après une année assez dramatique pour les producteurs, les rosiéristes se retrouvent avec beaucoup de nouveautés qui n’ont pu être commercialisées sur des fêtes des plantes pour l’essentiel annulées. La commande depuis début novembre jusqu’en mars-avril de rosiers à racines nues sera certainement un moyen de les aider à franchir un cap délicat.

Rosa primula
Commandez en direct vos rosiers à racines nues chez tous les hybrideurs et rosiéristes français passionnés que nous avons rencontrés au fil des pages de L'Art des Jardins : Jean-Lin Lebrun de Mela Rosa, Fabien Ducher , Michel Adam et Dominique Massad chez Pétales de Rose ou les Roses de la Côte d'Emeraude, Bernadette Bonnefoy de la pépinière Les Rosiers des Merles, Edith Brochet-Lanvin à la Pépinière de la Presle, Yan Surguet des Roses anciennes de Talos, Jérôme Rateau des Roses anciennes André Eve, Jérôme Chéné des Roses Loubert, Dominique Croix et Jacques Ranchon des pépinières Paul CroixFrancia Thauvin et bien d'autres… sans oublier les spécialistes de votre région.

Et n’oubliez pas qu’un rosier de jardin constituera un cadeau parfait appelé à durer longtemps, et que la plupart des bons rosiéristes peuvent vous fournir un rosier à racines nues mis en pot pour l’occasion des fêtes, plus facile à présenter sous le sapin.

Photo : Philippe Loison - Marianne Lavillonnière © Lagor Garden

Partager ce contenu

NOUVEAU !
Découvrez le magazine
numérique
L'Art des Jardins Mensuel
et restez connecté
avec toute l'actualité
du monde du jardin


Votre adresse email ne sera jamais communiquée à des tiers